La victoire de Donald Trump est analysée à coup de : myopie des élites « hors-sol » qui vivent dans leur bulle, rôle pervers des medias qui en viennent à fixer les agendas politiques,rôle des réseaux sociaux dans leur capacités à biaiser les informations, décomposition des partis politiques traditionnels, faiblesse méthodologique des sondages qui n’ont rien vu venir, besoins de chefs lorsque les incertitudes augmentent, montée des inégalités,radicalisation du vote ouvrier, augmentation du prolétariat féminin. Bref, les explications a posteriori ne manquent pas et tous les analystes s’en donnent à cœur joie. Ayant vécu en direct la victoire de Trump le soir du 8 novembre 2016 lors d’un séjour à Washington DC du 2 au 16 novembre, je me risque à raconter une petite histoire, une histoire de vie quotidienne. Je sais bien que mon anecdote n’a aucune valeur scientifique mais le boucher en chair et en os de mon histoire peut être mesuré à l’aune d’une figure idéal-typique. Si l’on demande en effet à un apprenti sociologue non pas de dessiner un mouton mais de dessiner au fusain sur une feuille de papier les traits saillants d’un électeur déclarant vouloir voter Trump, voilà ce qu’ils seraient : blanc, âgé, masculin, rural, xénophobe,soucieux du respect de la tradition, peu diplômé.

Auteur: Jean-Michel Saussois

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