Partons du postulat que les personnes qui passent leur vie à créer, acheter,
vendre, développer ou liquider des entreprises en savent beaucoup plus sur la
pratique des affaires que les doctorants et professeurs d’université – surtout lorsque
ceux-ci n’ont jamais travaillé en entreprise.
De ce postulat on peut déduire qu’un échange de connaissances entre les praticiens et
les doctorants et professeurs d’université qui veulent faire de la pratique des affaires
leur objet d’étude est vivement souhaitable. Karl Marx aurait-il pu écrire Das Kapital
sans le soutien de son ami Friedrich Engels et leurs conversations de café ?
Comment développer un tel échange de connaissances ?
Une des composantes essentielles de la pratique des affaires est la discrétion. Les
affaires, c’est privé, très privé. Même lorsque l’entreprise est cotée en bourse, les
connaissances relatives à la marche de l’affaire ne sont que très partiellement
publiques. L’explicite ne s’interprète correctement que sur la base du tacite. Le
publié ne s’interprète correctement que sur la base de la part ésotérique, disponible
uniquement pour le cercle étroit des initiés.

Auteur: Michel Villette

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