La porte de la cellule 54 se referme, deux tours de clefs résonnent
dans son dos, puis un verrou, et un autre encore. Planté en son
milieu, il contemple la pièce nue. Pas de table, pas de chaise ni de lit,
pas même une lampe. Juste une natte, trop petite pour que le corps d’un
homme puisse s’y allonger, et une couverture, écœurante de crasse. À
l’isolement, il se trouve coupé de toute information et les livres ne lui sont
pas autorisés. L’été, son regard vide se perdra sur les lignes grouillantes
que forment les cafards. L’hiver, le temps suintera interminablement à la
manière des plaques d’humidité sur les murs, sans parvenir à s’écouler.
La seule visite autorisée est celle de sa femme mais leur mariage ayant
été arrangé par leurs familles, il lui demandera de ne plus venir et
divorcera une fois libéré.

Auteur: Hervé Dumez

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