La réduction de la durée de thèse à trois ans, l’obligation de faire des communications, d’écrire des articles, tout incite le doctorant à l’utilitarisme. Mais, à la lumière d’une certaine expérience de la démarche de recherche, une petite mise en garde n’est peut-être pas superflue, qui consiste à distinguer ce que l’on pourrait appeler l’utilitarisme naïf opposé à l’utilitarisme éclairé (pour paraphraser Jean-Pierre Dupuy).

L’utilitarisme naïf peut se définir ainsi : « je ne fais, je ne lis, que ce qui est utile dans le cadre de ma thèse. J’adopte ainsi la voie la plus rapide et la plus sûre pour parvenir au but – une thèse en trois ans avec deux publications. ». Partant, je cherche à préciser le plus tôt possible le sujet définitif de la thèse, puis à centrer l’analyse bibliographique autour de ce sujet, tel que je l’ai défini, puis à sélectionner les données pour qu’elles s’adaptent au mieux à ce sujet. »

Voire. Une telle démarche peut en effet conduire à une impasse : un travail de recherche bien ficelé qui n’est que la répétition déguisée de travaux antérieurs, une simple variation sur un thème balisé. Et ce peu d’apport bien visible aux yeux des rapporteurs, des membres du jury et des recruteurs éventuels.

Pourquoi ?

Auteur: Hervé Dumez

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