Quand j’ai reçu le dernier Libellio, et que j’ai vu qu’il était consacré aux capacités dynamiques, j’ai cru revivre le « coup » de la madeleine proustienne. Je me suis revu plus de quarante ans en arrière, en 1963 exactement. Frais émoulu du DES de Sciences Économiques, assistant au Panthéon, comme on disait à l’époque, j’entreprenais une thèse, sous la direction de Pierre Lassègue. Mes centres d’intérêt étaient divers, puisque je travaillais au Conseil National de la Comptabilité, avec Pierre Lauzel, et que j’allais « officier » dans des TD d’économie et de comptabilité générales, mais aussi de fluctuations-croissance, sous la houlette de Raymond Barre (auteur d’une thèse sur la « Période dans l’analyse économique » qui m’avait fortement influencé). De surcroît, Pierre Tabatoni, de retour des Etats-Unis, m’initia aux théories américaines de la firme, pratiquement inconnues en France à l’époque (et ce, jusqu’aux années 75), de telle sorte que je constituais un groupe de recherche en théorie de la firme dans le Séminaire Aftalion, lequel regroupait des assistants d’économie dont beaucoup se sont depuis fait un nom. Ces diverses « casquettes » expliquent largement mon intérêt initial pour les capacités dynamiques.

Mais l’une des découvertes majeures que je fis à l’époque fut la lecture de l’ouvrage de Penrose, qui venait d’être traduit en français chez Hommes et Techniques

Auteur: Michel Marchesnay

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