Iris Murdoch est surtout connue comme romancière et, plus tragiquement parce qu’elle fut atteinte de la maladie d’Alzheimer à la fin de sa vie et que son mari dépeignit cette tragédie dans un livre qui reste une référence sur ce désastre. Mais Murdoch est aussi une philosophe. Elle suivit les cours de Wittgenstein à Cambridge et écrivit le premier livre sur Sartre en Anglais. Surtout, elle écrivit sur l’éthique (Murdoch, 1970/trad. franc. 1994) et sa réflexion est, pour certains des plus grands philosophes de l’époque (c’est le cas de Putnam), fondamentale. Pour autant, elle reste méconnue, ce qui est étrange : son approche des problèmes éthiques est concrète, quand nombre de références très abstraites sont utilisées parfois, y compris pour tenter d’aborder des questions éminemment ancrées dans le réel comme l’éthique d’entreprise. Tournée vers les questions concrètes, sa pensée est pour autant complexe (à la mesure des problèmes posés par le sujet). Quelques thèmes centraux se dégagent pourtant. Ils peuvent être mis en évidence à partir d’une situation, d’un cas, qu’elle présente et analyse. Mais, avant cela, il est utile de passer un peu de temps sur la critique que Murdoch fait de l’existentialisme.

Auteur: Hervé Dumez

Peut on décrire l'activité morale