Je voudrais remercier Marie-José Avenier d‟avoir pris le temps de répondre à mon article « Eléments pour une épistémologie de la recherche qualitative en gestion » (Dumez, 2010)1. La qualité de son texte est évidente, tant pour les idées, les références mobilisées, les recadrages qu‟il opère, que pour les critiques qu‟il formule. Il s‟agit de ce que j‟appellerais de la haute épistémologie. Ma première remarque est que je ne me situe pas à ce niveau. Pour deux raisons. Tout d‟abord, si je suis diplômé en épistémologie, ce diplôme m‟apparaît assez lointain : je ne me sens pas réellement habilité à traiter de ces questions particulièrement abstruses et j‟ai trop peur qu‟on ne m‟applique cette sentence de Montesquieu : « Ces messieurs aiment beaucoup les combats, mais ils sont légèrement armés »… Le titre « éléments », que j‟avais donné à mon papier, n‟était pas pour moi une figure de style. Je crois profondément, et c‟est la seconde raison, qu‟on a besoin d‟éléments de réflexion épistémologique, mais pas plus (j‟insiste : pas plus), pour faire de la recherche. Le terme d‟éléments s‟oppose à celui de paradigme et j‟y reviendrai longuement. Il est donc important de comprendre que nous ne nous situons pas, Marie-José Avenier et moi, au même niveau. Ceci est d‟ailleurs exprimé dans son texte : je suis rangé avec ceux qui se posent des questions épistémiques et non avec ceux qui s‟en posent d‟épistémologiques, dont elle est. La compagnie en laquelle on me place est d‟ailleurs aussi brillante qu‟agréable, puisque je comprends que j‟y retrouve Alain-Charles Martinet, ce qui constitue à la fois un honneur et un plaisir.

Auteur: Hervé Dumez

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