L es notions de concurrence et de coopération perdent leur apparente évidence quand on se place en situation de conception. A priori, la concurrence renvoie à un affrontement du fait d’intérêts rivaux pour une ressource ou un marché, tandis que la coopération caractérise une action de concert dans une communauté d’intérêts. Or, en situation de conception, les objets et donc les intérêts sont appelés à changer, de même que les...
Théorie de la coopération entre concurrents : interdépendances, discipline sociale et processus sociaux
D’ Adam Smith à Harrison White, la concurrence a été vue comme principalement oligopolistique et le milieu social sous-jacent a été conçu comme ayant une importance essentielle dans ce type de concurrence. Il existe des interdépendances entre entrepreneurs concurrents, ainsi qu’une discipline sociale entre ces concurrents. Cette discipline sociale présuppose des investissements relationnels, des niches sociales, des formes de statut...
Comment passer du matériau de recherche à l’analyse théorique ? A propos de la notion de template
Comment passer d’un matériau brut, foisonnant, discontinu, tel qu’il est recueilli dans une étude de cas, à l’analyse théorique ? Bien évidemment, le recueil de ce matériau ne s’est pas fait à l’aveuglette, sans orientations théoriques. Mais, pour que l’étude de cas ait un sens, ces orientations théoriques ne doivent pas structurer le matériau recueilli ou il y a risque de circularité (on retrouve la théorie et les...
Bréviaire wittgensteinien à l’usage des doctorants (et chercheurs)
Peu avant sa mort, dans un de ses derniers textes, Pierre Bourdieu (qui l’a lu jeune) a prévu une mode Wittgenstein dans les sciences sociales : l’auteur est « chic et obscur », la forme aphoristique qu’il donne à sa pensée permet de l’utiliser dans n’importe quel sens (et souvent dans des sens que lui-même a clairement combattus), son positionnement en rupture avec l’histoire de la philosophie permet à des non-philosophes de...
Norberto Bobbio, la règle au cœur de la démocratie
« Un ensemble de règles de procédure pour la formation de décisions collectives, dans lequel la participation du plus grand nombre est prévue et facilitée ». Cette définition que donne Norberto Bobbio de la démocratie dans l’avant-propos à l’édition 1984 de Il futuro della democrazia peut paraître déroutante, par son caractère synthétique et formel, loin de tout appel aux valeurs. Elle est le fruit d’une méthode...