Le compte-rendu du débat de l’AIMS 2012 entre Hervé Dumez et Véronique Perret publié dans Le Libellio d’Aegis (Bastianutti & Perezts, 2012) nous donne l’occasion de revenir sur certains points fondamentaux développés au cours du débat. Nous proposons aussi une manière de mettre en relation les propos de Véronique Perret et Hervé Dumez malgré la différence radicale de perspectives à partir desquelles les débatteurs répondent aux questions soulevées par Pierre Romelaer. En effet, Hervé Dumez écarte immédiatement le sujet de la pluralité des cadres épistémologiques envisageables et se place essentiellement du point de vue du travail épistémique à effectuer tout au long d’un processus de recherche mené dans un cadre implicitement Poppérien – et parfois explicitement, comme p. 42 : « Sur la validité des connaissances, il s’agit d’être Poppérien […] ». Alors que les propos de Véronique Perret se situent au niveau de l’incidence du cadre épistémologique d’une recherche sur les pratiques de recherche et sur les relations entre connaissance et action ; ces propos reposent donc sur l’idée implicite que des recherches en management stratégique peuvent légitimement être inscrites dans des cadres épistémologiques autres que Poppériens.

 

L’article est organisé en 3 parties. Nous commençons par expliciter un certain nombre de préalables sur lesquels repose notre propos. Ensuite, nous mettons en évidence le rôle essentiel que joue le référentiel épistémologique d’appui d’une recherche dans la justification de la validité de cette recherche et de ses résultats : la justification de la validité d’une recherche ne peut être traitée qu’en référence à une certaine vision de ce qu’est la connaissance. Ceci nous conduit dans un troisième temps à dégager diverses implications pour la pratique (de recherche) et proposer une mise en perspective des propos de Véronique Perret et Hervé Dumez.

 

Auteurs: Marie-José Avenier & Catherine Thomas

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